samedi 19 février 2011

Parole d'Amapien

« Une AMAP dans une école de management ? Quelle drôle d’idée… Quel est le concept farfelu de partage du risque avec le paysan ? Le producteur n’est il pas celui qui, en bout de chaine, se doit de fournir toujours plus à un consommateur qui n’a pas d’autre objectif que payer toujours moins ? Alors que la télé ne cherche qu’à entretenir la machine infernale du pouvoir d’achat, qu’on a éduqué le consommateur depuis des décennies à prendre le meilleur de ce que la société pouvait lui offrir et que beaucoup de modèles d’entreprises ont été construit sur une externalisation des risques, quelle est donc cette secte très étrange à Euromed ? 

…Et en plus vous ne  choisissez pas ce que vous aller manger, mais vous êtes malades !   
Et si justement c’était notre société qui était parfois malade ? Si l’objectif ultime de l’humanité n’était pas de ne plus avoir de contrainte, mais au contraire de pouvoir les choisir ? 
      Choisir d’apprendre à cuisiner des légumes improbables au lieu de commander une pizza ou d’ouvrir une boite.  
      Choisir de me poser des questions sur la vie des produits que j’ingurgite 
      Choisir de (re)découvrir le gout des légumes de saison et des légumes oubliés 
      Choisir d’être un citoyen responsable en devenant consom’acteur 
      Choisir de chercher la cohérence entre mon discours et mes actes pour, essayer de changer le monde à mon échelle! 

A titre personnel, ma plus belle découverte, c’est d’être aujourd’hui devenu un chef étoilé auprès de mes amis à qui j’ai fait découvrir un légume que je détestais il y a encore deux ans (NDL : chercher « navet confit » dans les idées recettes du site de l’AMAP, faites sauter des petites pommes de terre avec un peu de romarin et je vous promets que cela impressionne plus qu’un steack frite). 
Il existe peu de lieux propices à l’échange, ou des cadres, des assistants, des profs et des étudiants partent sur les mêmes bases, avec les mêmes questions existentielles : qu’est ce qu’on peut bien faire avec du rutabaga ? Comment vais-je cuisiner les choux sans faire une overdose ? 

Je suis fier d’être dans une école où les étudiants m’ont offert cette possibilité de m’interroger.  Au-delà de la distribution de légumes, c’est un projet qui m’aide à être juste un peu plus humain. 

Merci   

Jean-Christophe CARTERON Directeur Délégué à la RSE 
(Et jeune Grand Cuisinier !) »

Jean-Christophe CARTERON Director for Corporate Social Responsibility 
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